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L'Hôpital Pasteur de Poitiers: 300 ans au service des malades

Auteur(s) : Gérard SimmatPages : 156
Parution : Mai 2011Chapitres : 3
Éditeur : Centre hospitalier universitaire de Poitiers Prix indicatif : 35 €
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L'Hôpital Pasteur de Poitiers: 300 ans au service des malades

Les hôpitaux de Poitiers tournent une page importante de leur histoire en 2011, avec le déménagement des derniers patients de l'hôpital Louis-Pasteur vers la Milétrie, en laissant derrière des périodes parfois difficiles pour les malades et les soignants, mais aussi un parfum de nostalgie à tous ceux qui, dans cet espace de vie, ont donné tant d'années de leur activité professionnelle. Il n'y a plus d'incurables !


Quelques extraits du livre

Historique du site avant 1800 (page : 66)

Cette partie de la ville près du pont Saint-Cyprien a été sans cesse, au fil de l'histoire de la ville, soit démolie, soit incendiée, soit rasée entièrement, toujours pillée, encore reconstruite, encore attaquée... Il serait trop long et hors sujet pour ce livre de détailler toutes ces heures brillantes ou sombres qui ont marqué la vie locale. Nous illustrerons cet aspect historique par deux encarts spéciaux. Le premier traite de la période romaine suivant la conférence donnée en septembre 2010, dans le cadre des conférences du cycle "Les Jeudis de Pasteur" par Jean Hiernard, professeur d'Histoire ancienne. Le second apporte un éclairage nouveau et inédit sur la fameuse abbaye Saint-Cyprien, suite à la conférence donnée en octobre 2010 par Robert Favreau, célèbre médiéviste poitevin. Au fil du texte du deuxième chapitre sur les aliénés, avant leur installation sur le site de Pasteur, seront aussi traités le couvent des dominicains, à partir de 1867,et d'autre part la caserne dite des dominicains, à partir de 1903.

Incurables et réfractaires (page : 43)

Pendant la période révolutionnaire, l'histoire du site de Pasteur croise celle de l'Hôtel-Dieu. En effet, dans sa séance du 15 juin 1791, le conseil d'administration des hospices, admet à l'unanimité la nécessité du transfert des locaux de l'Hôtel-Dieu. L'abbaye Saint-Cyprien est proposée par le directoire du département, confisquée en application de la loi du 2 novembre 1789, comme tous les biens du clergé. Mais c'est finalement un autre bien du clergé, également confisqué, qui est retenu à savoir les locaux du Grand séminaire. C'est l'architecte Pinsault qui est chargé d'estimer les travaux pour adapter les bâtiments du Grand séminaire aux besoins de l'hospice Civil et militaire. Son plan sera adopté le 24 mai 1793.
L'hospice Civil et militaire, sous le nom de nouvel Hôtel-Dieu, ouvre officiellement le 29 septembre 1796 (8 vendémiaire an V).

L'hospitalité à Saint-Cyprien (page : 79)

Il y a dans chaque abbaye bénédictine un certain nombre d'offices, prieur, sous-prieur, chambrier, sacristain, infirmier, aumônier, etc. A Saint-Cyprien le deuxième office en dignité, après celui de l'abbé, était l'office d'aumônier, ce qui n'est pas habituel, et souligne sans doute l'importance de l'hospitalité et du service des pauvres dans une abbaye située près d'un pont et d'une des voies d'accès à la ville, et dans un quartier de petites gens. Les documents mentionnent cet office d'aumônier à partir de l'abbatiat de Rainaud, c'est-à-dire à la fin du XIe siècle. «Tous les hôtes qui se présentent doivent être reçus comme le christ... 0n accordera le maximum de soin et de sollicitude à la réception des pauvres et des étrangers puisqu'on reçoit le christ davantage en leur personne, la crainte des riches obligeant par elle-même à les honorer». Il y aura une cuisine à part pour les hôtes, car ils arrivent à des heures incertaines, un
frère sera particulièrement désigné pour veiller au logement des hôtes, et il y aura là des lits garnis en nombre suffisant. Telles sont les prescriptions de la Règle de Saint Benoît, en son chapitre 53 sur la réception des hôtes.

La caserne des dominicains (page : 99)

Nous avons vu précédemment que les dominicains avaient subi leur deuxième et définitive expulsion dans le courant de l'année 1903 : le dernier frère de l'histoire de l'ordre de Saint-Dominique quitte les lieux le 22 avril 1903.

Le couvent des dominicains (1867-1903) (page : 94)

Après l'échec de l'installation du quartier d'hospice des aliénés, en 1858, sur ce site, le département de la Vienne, propriétaire des terrains, décide d'en vendre une partie. Ce sont les frères de Saint-Dominique qui s'en portent acquéreurs pour y construire un couvent. Les dominicains ont fidèlement conservé au fil des années les comptes rendus des frères-prêcheurs de Poitiers. Parmi eux, ce sont les souvenirs écrits par le premier prieur de l'époque, le très révérend père Marie-Dominique Berthet, qui nous délivre des informations essentielles. Le priorat du TRP M-D Berthet s'étend de 1871 à 1874. Il est prieur en juillet 1871. Il nous brosse un état du couvent de Poitiers le 24 juin 1871.

Le pavillon Poitevin et La Magnanerie (page : 133)

De 1926 à 1970,les enfants abandonnés ont occupé ces deux pavillons. C'est le foyer des "enfants assistés". Ils sont environ 80, confiés à l'aide sont à l'enfance du département de la Vienne pour une période indéterminée, qui peut varier d'un mois à plusieurs années. Ces enfants ont entre 3 et 21 ans. Avant l'âge de 3 ans, ils sont placés à la pouponnière de l'Hôtel-Dieu. Les cas de cette population particulière peuvent aller du débile au caractériel, voir au psychopathe ou délinquant, tous enfants rejetés par les établissements de rééducation, par les familles ou par les gardiennes.

Les filles de la Sagesse aux Incurables de Poitiers : prier et/ou soigner (page : 31)

La présence des religieuses de la Sagesse dans les anciens locaux du Bon-Pasteur remonte à l'année 1758, soit vingt ans après la fondation officielle d'un Hôpital des Incurables à Poitiers, mais leur communauté restera active en ces lieux jusqu'en 1979. Leur arrivée tardive et en petit nombre (deux, puis quatre sœurs au XVIIIè siècle), tout comme leur rôle durable et croissant dans cette structure, n'ont pas encore fait l'objet d'études attentives.
Seuls quelques éclairages, mettant à profit des travaux antérieurs, seront fournis ici.
Ils porteront d'une part sur la notion -aujourd'hui mal acceptée- d'« incurable » et d'autre part sur la spiritualité qui a animé les sœurs dans leurs activités de "soignantes" et d'orantes.
Quelques propositions conclusives tenteront de comprendre les relations complexes entre des femmes de foi et une société civile d'hospitalisés et d’édiles diversement réceptif à leur message.

Les pavillons Barnsby et Ouvrard (page : 135)

Le pavillon historique des Incurables, appelé alors Barnsby, accueille la petite communauté des sœurs de la Sagesse ainsi que les handicapés, femmes et enfants. On y trouve alors les "Enfants B" (filles), les "Enfants C" (garçons), les "Femmes A", les "Femmes B" et les "Femmes C". En 1967, il est signalé que les deux premières sœurs des Incurables, sœur Joseph et sœur Ave sont inhumées dans la cour du service des grandes anormales et qu'une croix marque toujours le lieu de leur sépulture. Marie-Andrée Galissaire en a été la surveillante de 1979 à 1984 et Louisette de Curzon de 1984 à 1995 (source JG).

Tony Lainé (page : 120)

Ce témoignage à l'hôpital Pasteur porte sur ses débuts d'interne en 1952. Ce chapitre spécifique «Le passage du vestiaire» est tiré de son ouvrage «Le petit donneur d'offrandes ,.. et autres histoires de fous», écrit en collaboration avec Daniel Karlin, aux éditions sociales à Paris, en 1981. Tony Lainé après son internat à Poitiers, est parti comme assistant à Evreux. ll est revenu à poitiers en 1961, au moment de la sectorisation, pour prendre le troisième poste de chef de service après Léon Fouks et Jean Belfis. Il a créé ensuite le premier service de pédopsychiatrie de Poitiers. Longtemps divisé en deux secteurs nord et sud, la pédopsychiatrie poitevine va tourner une page de son histoire en 2011, en redevenant une entité unique dans un des nouveaux pôles du Centre hospitalier Henri-Laborit. Tony Lainé pourrait en tirer une certaine fierté !

Une femme à Pasteur en 1949 (page : 111)

Je suis rentrée à l'hôpital Pasteur le 1er novembre 1949. Venant de Buxerolles en petit vélo, à 6 h 30 du matin, mon coeur battait très fort quand soeur Françoise de garde ce matin-là, m'a fait passer par les cellules des femmes situées au rez-de-chaussée, a côté d'un grand réfectoire, puis en prenant un bel escalier propre ciré pour arriver à l'infirmerie. Il y avait là 14 lits et 2 chambres d'isolement, des WC corrects et une salle de travail.



Gérard SIMMAT
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