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La Vienne 1900-1930,Mémoire d'hier

Auteur(s) : Gérard SimmatPages : 180
Parution : Mai 2002Chapitres : 12
Éditeur : Editions de Borée Prix indicatif : 30 €
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La Vienne 1900-1930,Mémoire d'hier

A la belle époque, les paysans poitevins rentraient encore leur foin grâce à des chars tirés par des boeufs tenus par leur joug. Les femmes, les jours de marché, animaient les places avec leur boutillon. Le marchand des quatre-saisons était une figure locale, qui se déplaçait avec sa charrette à bras au gré des ventes. L'industrie de l'oie blanche était alors une spécialité de la Vienne, fournissant des houppes aux femmes coquettes, bien au delà des limites du département.... Gérard Simmat, avec la collaboration de collectionneurs passionnés par l'histoire, grande et petite, de leur région, a composé un magnifique album qui lève le voile sur un temps passé, afin de ne pas l'oublier et de mesurer les progrès accomplis, tel un hommage à nos aïeux disparus.


Quelques extraits du livre

COIFFES ET COSTUMES (page : 128)

La structure des grandes coiffes du Loudunais était identique à celle du Thouarsais (quignons et câlines) : pièces de mousseline couvertes de broderies, posées sur un casque en coton, recouvert d'une étoffe blanche, comportant parvois un rembourrage dans la partie supérieure. C'est le cas de cette grande câline de Loudun, portée dans la seconde moitié du 19e siècle, lors des cérémonies, en tulle somptueusement brodé et fine dentelle, retenue par une bride blanche ou noire passant sous le menton, car elle était pesante et devait être portée presque à l'horizontale. On trouvait aussi des cayons, les grandes coiffes de calicot, la petite coiffe de calicot (ou coiffe de tout aller), la coiffe des jours de brouillard des Trois-Moutiers, la bigote de Verger-sur-Dive, les bichons de Veniers, Vézières, Monts-sur-Guesnes, Bournand-Saix, les dormettes de Ceaux-en-Loudun, Saint-Christophe, Sossay, Beuxes, mais aussi des bonnets tourangeaux ou bonnets ronds.

COMMERCES (page : 43)

Voici une des plus fameuses cartes postales de Châtellerault et de la Vienne, recherchée par les collectionneurs. Ce marchand de charbon, jovial et sympathique, transportait ses sacs de charbon sur sa charrette tirée par un âne. Il était surnommé le père La Itou. Il pourrait s'agir de Monsieur Veron, qui s'était installé en 1888, au n° 1 de la rue des Buttes.

FETES RELIGIEUSES (page : 150)

Le cliché concerne une autre sainte Radegonde : celle de Marconnay, dans le canton de Chauvigny. Le pèlerinage annuel était très suivi, comme ici en 1908, devant le calvaire. Le chariot sur lequel la sainte était transportée était tiré par dix boeufs recouverts de draperies et guidés par les paysans avec leurs grands bâtons. Encore de nos jours la statue de sainte Radegonde continue d'être promenée sur un char fleuri, qui n'est plus tiré que par une seule paire de boeufs (les temps changent), le dimanche qui suit la date du 13 août, jour du décès de la sainte. Sainte-Radegonde-de-Marconnay est une des rares communes qui ont changé, en dehors de la période récente, de canton, au cours de l'histoire : ce fut en 1824. Elle passa du canton de Pleumartin à celui de Chauvigny.

FOIRES ET MARCHES (page : 37)

Le marché aux mules de Saint-Sauvant, dans le canton de Lusignan, avait une forte renommée régionale et attirait les foules. La commune de Saint-Sauvant, riche de 2 567 habitants, avait son marché le samedi. Ses foires se déroulaient le premier samedi du mois, sauf celle de janvier qui se tenait le 8, le vendredi d'avant celle de Valence en décembre, et le 16 août. Il y avait chaque année une foire spéciale aux mules à la date précise du 22 janvier. La mule, croisement de l'âne et de la jument, fut utilisée dans un grand nombre d'activités agricoles et aussi et surtout dans le transport. Les muletiers pouvaient leur faire parcourir de longues distances. Mule et mulet ne seront pas confondus avec le bardot (ou bardeau), qui est le croisement d'un cheval et d'une ânesse, et qui n'a pas leur résistance.

INDUSTRIE (page : 80)

La fée électricité est une des révolutions du 20e siècle. Rares sont les clichés pris à l'intérieur par les photographes poitevins. C'est le cas ici de l'intérieur de l'usine de Mirebeau, qui a donné lieu à deux clichés différents. C'est aussi le cas de celle de Poitiers. En 1922, environ cinquante communes étaient pourvues d'une distribution électrique, sur les trois cents qui constituaient le département de la Vienne. Toutes les communes non électrifiées furent groupées en un syndicat de communes, constitué le 29 juillet 1923. C'est la commune de Mirebeau qui fut mise la première sous tension, le 15 mai 1925.

LA VIE AGRICOLE (page : 18)

Le champignon du Léché, et sa forme bien particulière, était un toit-abri pour les moutons, qui se trouvait sur la commune de Saulgé. Ce champignoné était un essai de dessaisonnement des brebis de race charmoise, mais l'essor de cet élevage fut contrarié par les ravages des maladies parasitaires. En 1906, cette commune comprenait 1430 habitants. En 1930, elle n'en aura plus que 1236, dont 238 pour le bourg lui-même. Son assemblée avait lieu le dimanche après le 15 août. En 1909, la commune ne comptait que deux abonnés au téléphone. Sur son territoire on trouvait aussi la brasserie de Montmorillon, dans le hameau des Mâts, et les fameuses tours de Lesnet..

LES POITEVINES ET LE TRAVAIL (page : 99)

Voici le seul cliché en gros plan de la Vienne représentant une marchande de marée (huîtres, coquillages et crevettes). La célèbre mère Yamine, avec son attelage tiré par un âne, est prise ici, peut-être à La Villedieu-du-Clain, sur la route de Gençay. C'est en tout cas une des hypothèses qui ont été émises. Le cliché est du photographe local G. Cogneau.

REJOUISSANCES POPULAIRES (page : 135)

Une des plus grandes fêtes de la commune de Vendeuvre- du-Poitou, dans le canton de Neuville- de-Poitou, eut lieu le dimanche 26 septembre 1909, sous la forme d'une grande cavalcade à travers toute la ville. Le cliché, pris par le photographe poitevin Jean- Baptiste Raymond, montre le char de La Concorde, l'association musicale de Vendeuvre. Cette fanfare était dirigée à l'époque par Monsieur Lézieux, puis ce fut Monsieur Bertholot. Les foires du bourg avaient lieu à cette période le mardi de Pâques, le samedi précédant le dimanche avant la fête de Saint-Jean et le 25 novembre.

SILHOUETTES POITEVINES (page : 62)

Le vrai nom de l'ermite de Saint-Benoît était Clotère Calliope. Il serait né le 1er octobre 1855. Abandonné à la naissance, il fut trouvé entre Smarves et La Villedieu-du-Clain. Il fut recueilli par Madame Prost, aubergiste aux Quatre-Assiettes. Il vécut de nombreuses années dans la grotte à Calvin, située sur le coteau de Passe-Lourdin, à Saint-Benoît. D'où son surnom. Il travaillait au gré de ses besoins comme journalier agricole. Selon la légende, Clotère aurait été le premier Poitevin, en juillet 1915, à venir déposer un louis d'or pour la Défense nationale. Il mourut le 26 juillet 1917.

SILHOUETTES POITEVINES (page : 180)

La pose humoristique de ces chômeurs, balai en l'air, ne doit pas faire oublier leur condition rude. Ils étaient employésà la journée, à la tâche et payés une misère. La Mal-gagne évoque bien cette condition, qui contrairement à la légende, n'a pas disparu de suite. L'hiver 1928-1929, par exemple, fut particulièrement rude. La neige atteignit une hauteur inhabituelle, la glace encombrait les rues. Ces chômeurs furent employés à briser la croûte gelée, notamment aux abords des écoles, par des températures atteignant - 15 degrés. Ils n'avaient à l'époque qu'un vulgaire brasero pour se réchauffer les mains de temps à autre.

SPORT ET MUSIQUE (page : 167)

Les années 1930 ont vu fleurir, un peu partout, de nombreux orchestres, du plus simple trio au grand orchestre. Le grand orchestre de jazz de Bouchet-Boutineau, originaire de Beuxes, dans le canton de Loudun, avait sa propre publicité, affirmant sans complexes être l'orchestre « le plus réputé de la région »,et l'avait inscrit sur un porte-voix, que l'on aperçoit posé devant le personnage assis sur la chaise.

TRANSPORTS (page : 113)

L'invention des aérostats revient à Joseph et Étienne Mongolfier, dont la première expérience publique eut lieu le 4 juin 1783, à Annonay. De nombreux inventeurs et pilotes s'illustrèrent pendant plus d'un siècle dans ce domaine, de Pilatre du Rosier à Charles Renard. L'aéronef « plus léger que l'air » va connaître une embellie considérable à partir de 1895 grâce au génie du comte Zeppelin, en Allemagne. Les manifestations dans la région sont des événements comme par exemple la Grande fête aérostatique et populaire de Châtellerault, le dimanche 9 juin 1872, avec l'ascension du gigantesque ballon-poste, Météore, d'une contenance de 600000 litres de gaz, véritable train de plaisir, car il pouvait emmener plusieurs voyageurs. À Poitiers, au début du 20e siècle, c'était le plus souvent du grand pré du parc de Blossac que partaient les ballons, comme ici sur ce cliché.



Gérard SIMMAT
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