poitiers

La Vienne autrefois

Auteur(s) : Gérard SimmatPages : 128
Parution : Septembre 2003Chapitres : 6
Éditeur : Geste Editions Prix indicatif : 30 €
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La Vienne autrefois

Ainsi était la Vienne... Comme dans tant d'autres départements de notre beau pays de France, elle souffrait de son labeur et de son quotidien. Des métiers disparus, les modestes chauliers et les ajoureuses d'Angles, aux événements hors du commun, la séquestrée de Poitiers, Gérard Simmat et son équipe nous dressent un portrait souvent inédit et toujours au ton juste de ce département. Vous découvrirez dans cet ouvrage bien d'autres histoires encore.


Quelques extraits du livre

L'HISTOIRE EXTRAORDINAIRE DE LA BASILIQUE SAINT BENOIT LABRE DE MARCAY (page : 12)

L’histoire de la basilique de Marçay débute le 25 mai 1748, le jour où naît dans le village d’Amettes, aux confins de l’Artois, Benoît-Joseph Labre. Dans cette famille de paysans aisés, comprenant quinze frères et sœurs, Benoît-Joseph Labre se révèle mystique dès l’âge de cinq ans. Après avoir essayé d’entrer chez les chartreux et les trappistes, il prend l’habit cistercien à vingt et un ans, en novembre 1769, à l’abbaye de Sept-Fons. Pour des raisons de santé et parce qu’il aspire à une vie itinérante, il quitte ce monastère et part sur les routes, de refuge en refuge, de sanctuaire en sanctuaire, d’aumône en aumône, en France puis à l’étranger

L'HISTOIRE EXTRAORDINAIRE DE LA BASILIQUE SAINT BENOIT LABRE DE MARCAY (page : 27)

Les anciens se souviennent encore de ces longues files de pèlerins envahissant la campagne environnante. En 1924, l'évêque de Poitiers, Mg de Durfort, offrit le pèlerinage de Marçay à tous ses séminaristes, ce qui représentait quand même une bonne centaine de religieux. Après avoir pris le train jusqu'à Coulombiers, ils gagnèrent à pied les alentours de la basilique, après un pique-nique dans les allées du château du Bierson. Un seul d'entre eux obtint l'autorisation d'aller déjeuner dans sa famille dans le bourg de Marçay : l'abbé Paul Lussault.La société civile n'ayant plus assez de ressources, l'assemblée générale, présidée par monsieur Lussault, décida de faire cadeau de la basiliqueà l'évêché. Celui-ci, dans l'impossibilité de l'entretenir, décida de la vendreà un particulier, en avril 1976. Elle sert depuis cette date de dépôt de matériaux divers à une entreprise de maçonnerie.

L'USINE FRIGORIFIQUE MODELE DE COINDRES (page : 114)

L’objet de la création de cette usine originale pour la région, mais aussi pour la France entière, était la conservation des œufs par le froid et par stérilisation. Les œufs étaient achetés au moment où leur cours était au plus bas, aux mois de mars et avril, et revendus d’octobre à décembre au prix des produits frais, lorsque ceux-ci par leur pénurie, acquéraient un prix élevé. Pour faire une conserve sérieuse, les œufs devaient être achetés au moment où la ponte était abondante. La marchandise n’était pas rare, donc bon marché. N’étant pas rare, elle n’était pas gardée longtemps chez les fermiers, donc la société pouvait acheter des œufs pondus de date récente. A cette époque la température atmosphérique n’atteignait pas encore des chiffres élevés, ce qui était important pour la mise en caisse. S’il fallait attendre le mois de mai, les poules commençaient à couver et les œufs étaient de qualité inférieure. (…) L’objet principal de l’exploitation était, au début, la conservation des œufs par le froid. Jusque là rien n’existait, sinon la chaux, pour conserver un certain temps les œufs, en tout cas insuffisamment pour faire le jonction avec la période creuse.

L'USINE FRIGORIFIQUE MODELE DE COINDRES (page : 125)

Le rapport de la commission fut le suivant : aucune trace d'humidité, sensation de froid très intense, coquille blanche ou légèrement jaunâtre. L'oeuf est cassé : membrane de la coque légèrement contractée, aucune trace d'eau dans la chambre. Les couches albumineuses sont transparentes. La membrane entourant le vitellus ressemble à une mince pellicule transparente légèrement plissée. Le jaune est au centre de l'oeuf. Un autre oeuf passé au mirage, à la façon des Compteurs-Mireurs des Halles, apparaît transparent et teinté en rosé clair. À la dégustation on ne retrouve aucune différence au point de vue de la saveur, avec des oeufs fraîchement pondus. Un oeuf sorti de la chambre froide, laissé à l'air libre et consommé seize jours après, ne présenta aucune altération ni traces de moisissure en développement dans l'air ambiant.

LA SEQUESTREE DE POITIERS, APPROCHES PSYCHATRIQUE ET MEDIATIQUE (page : 68)

(...) C’est une lettre anonyme, datée du 19 mai 1901, qui déclenche ce qui va devenir l’affaire de la séquestrée de Poitiers : « Monsieur le Procureur Général, j’ai l’honneur de dénoncer un fait d’une exceptionnelle gravité. Il s’agit d’une demoiselle qui est enfermée chez Madame Monnier, privée d’une partie de nourriture, vivant sur un grabat infect depuis vingt-cinq ans, en un mot dans sa pourriture. » Le 23 mai 1901, après s’être d’abord heurté à un refus de Madame Monnier mère, le commissaire central de police de Poitiers Pierre Bucheton a réussi, en s’adressant au fils de cette dernière, Monsieur Marcel Monnier, et avec beaucoup de difficultés, à entrer dans la maison de la rue de la Visitation. Accompagné du fils, il est monté au deuxième étage et relate ainsi sa visite : « [Nous sommes] dans une chambre éclairée par une seule fenêtre donnant sur la cour. Nous nous trouvons dans une demi-obscurité et dans un air vicié, au point de nous obliger à sortir immédiatement de cette pièce, non sans avoir constaté pourtant que les persiennes de cette fenêtre sont fermées et reliées par une chaîne munie d’un cadenas (...) »

LA SEQUESTREE DE POITIERS, APPROCHES PSYCHATRIQUE ET MEDIATIQUE (page : 85)

Voici un document d'une valeur remarquable : c'est la premiêre photographie originale de la séquestrée de Poitiers, prise lors de soit séjour à l'hôtel-Dieu, probablement vers le dixième jour. Ce cliché extraordinaire, fait partie du remarquable album familial de Mademoiselle Clavière, qui dirigeait l'école des sages-femmes entre 1882 et 1917, Elle exerçait ses fonctions en 1901, lors du séjour de Blanche Monnier , et nous permet de découvrir cette photographié unique, au milieu d'autres documents remarquables, dont certains sont utilisés dans ce chapitre. La photographie est signée L.Leclaire. C'est le nom du photographe cité dans le journal de l'époque La Vie Illustrée, revue qui en est à sa quatrième année d'existence.

LES FABULEUSES AJOUREUSES D'ANGLES-SUR-L'ANGLIN (page : 96)

a cité d’Angles a lié son nom à une activité artisanale qui s’y est épanouie depuis le milieu du XXème siècle et qui concourt à une renommée rare pour une petite commune rurale de moins de cinq cent habitants (…) L’une des légendes fondatrices de l’activité «anglaise» rapportée le plus souvent veut que l’on attribut à une ouvrière, prénommée Adélaïde, d’avoir par un geste maladroit tiré un fil en trop du plastron d’une chemise qui lui avait été commandé par un des professionnels de la lingerie, alors installé à Angles. Ce fut une « erreur créatrice », puisque pour réparer sa faute, elle improvisa quelques points qui eurent la faveur de son commanditaire, et à partir de là s’ensuivit une histoire qui se prolonge jusqu’à nos jours, où il n’est question que de fils, de toiles, de jours, d’aiguilles et de « la belle ouvrage ».

LES FABULEUSES AJOUREUSES D'ANGLES-SUR-L'ANGLIN (page : 103)

Par exemple, si une toile est colorée, le travail des jours se fera avec du fil d'un ton légèrement plus clair : « Sur du rose, moi, je mets franchement du fil blanc! », confiera, alors, une ajoureuse. Mais cela est une affaire de goût, chacun l'aura compris. En fait, moins d'un goût particulier, que du compromis entre celui d'un client et celui de la créatrice de l'ouvrage. En quelque sorte, il s'établit une alliance qui scelle la connivence entre deux personnes au goût assuré, mais relevant de groupes sociaux bien distincts.

LES FOURS A CHAUX DE LA VIENNE DE 1900 A 1950 (page : 31)

Ce cliché dévoile l’activité des tailleurs de pierre, vers 1920, dans les Grandes Carrières, près de Font-Serins à Lussac. En arrière plan, on aperçoit un ouvrage en maçonnerie caractéristique des fours à chaux, dont certaines parties existent encore de nos jours. Cette entreprise a été dirigée par Monsieur Jules Mousset, l’homme au centre de la photo, une bouteille à la main. Ce cliché est révélateur d’une multitude de détails techniques, sur un atelier de taille de pierre. Cette activité pourrait être, soit associée à la production de chaux, soit une activité voisine, exploitant, par exemple, une autre partie des matériaux d’une même carrière.

LES FOURS A CHAUX DE LA VIENNE DE 1900 A 1950 (page : 35)

On commercialisait la chaux sous deux formes : - la chaux vive (qui ne contient pas d'eau) principalement utilisée en amendement; - la chaux éteinte (mouillée d'eau, refroidie et prête à être employée). Pour éteindre la chaux on peut ou simplement la mouiller ou l'immerger dans l'eau ou bien encore laisser faire une extinction spontanée au contact continu de l'humidité atmosphérique par un stockage à l'extérieur.

LES RICHES HEURES DE PLEUMARTIN, DES VALS DE GARTEMPE ET CREUSE (page : 50)

C’était bien avant la seconde guerre mondiale. Pleumartin et ses heures de gloire. A cette époque les foires aux bestiaux, les fêtes populaires ou religieuses rassemblaient, au cœur du bourg, des milliers de badauds qui se mêlaient aux négociants.(…) Mais au lendemain du conflit, les effets cumulés de l’industrialisation agricole, de la démocratisation de la voiture et de l’arrivée de la télévision ont bouleversé cet ordre bien établi. (…) Beaucoup s’accordent à regretter la fin de ces années un peu folles qui faisaient la notoriété de leur pays. Pas vraiment amers, ils sont juste un peu nostalgiques. Et ne demandent qu’à raconter le Pleumartin de leur jeunesse (…) « Je suis née en 2 ! » Elle tend vers son petit radiateur une main aux doigts osseux. A 99 ans Gabrielle Maumet s’amuse à impressionner les jeunes générations en leur racontant qu’elle a connu l’écu et la pistole. Autant dire qu’elle ne fait guerre de cas de l’arrivée de l’euro. Fondatrice du club des aînés ruraux dont elle est la présidente d’honneur, elle affiche un sourire espiègle et décroche, de temps en temps, un regard tendrement rieur. Elle a la fraîcheur d’esprit d’une gamine de vingt ans. Ses souvenirs sont restés étonnamment intacts. (…)

LES RICHES HEURES DE PLEUMARTIN, DES VALS DE GARTEMPE ET CREUSE (page : 65)

Les premiers musiciens-sapeurs durent bien faire leur travail auprès de leurs collègues puisqu'en quinze ans, ils étaient suffisamment nombreux pour monter quelque chose de sérieux. C'est ainsi qu'en 1900, ils s'organisèrent en fanfare. L'engouement pour la discipline continua de faire des adeptes et, en vertu d'un effet boule de neige, soutenu par le bouche à oreille, « la fanfare devint musique en 1910 ». Une cinquantaine de musiciens se retrouvait alors autour des partitions qu'on interprétait à l'unisson pour la plus grande fierté des Pleumartinois qui trouvaient là de nouvelles occasions de battre la mesure.



Gérard SIMMAT
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